1910 – 8 MARS - 2010
JOURNEE INTERNATIONALE DES FEMMES
C’est à Copenhague, en 1910, lors de la deuxième Conférence internationale des Femmes Socialistes regroupant 100 déléguées venues de 17 pays, que Clara Zetkin propose d’adopter une résolution pour organiser tous les ans une Journée Internationale consacrée à la lutte des femmes. Cette journée devait compter avec le soutien des organisations politiques et syndicales de chaque pays.
La décision s’applique dès 1911. Des manifestations impressionnantes ont lieu en Allemagne, en Suisse, en Autriche, au Danemark et aux Etats-Unis. En 1912, la journée sera célébrée en France, au Pays Bas et en Russie.
Les femmes ouvrières manifestent par millions pour porter au grand jour leurs exigences et réclamer leurs droits :
· droit à la journée de 8 heures,
· droit de vote,
· droit d’adhérer à un syndicat,
· droit à la protection de la maternité,
· droit à la suppression du travail du samedi,…
La première Guerre Mondiale se prépare : racisme, chauvinisme et dépenses militaires ont le vent en poupe. La Journée Internationale deviendra une journée de mobilisation des femmes contre la guerre.
Le 8 mars 1913, des femmes russes organisent des rassemblements. Le 8 mars 1914, les femmes réclament le droit de vote en Allemagne. Le 8 mars 1915, à Oslo, des femmes défendent leurs droits et réclament la paix.
En 1914, en France et en Allemagne, des manifestations ouvrières se déroulent pour la paix et, notamment, pour la libération de Rosa Luxemburg, militante allemande que Guillaume II maintient en prison parce qu’elle s’était dressée contre la guerre qui se préparait.
En 1915, en Norvège et en Suisse, les femmes reprennent le mot d’ordre de Clara Zetkin: «Guerre à la guerre».
En Russie, la révolution de Février commence le 8 mars 1917 (le 23 février du calendrier julien alors en vigueur). À Saint-Pétersbourg, des ouvrières manifestent contre la vie chère: le pain d'un demi kilo est passé de trois kopeks en 1913 à dix-huit kopeks. Elles réclament aussi le retour de leurs maris partis au front. Cette manifestation va marquer le début de la révolution russe. En 1921 le 8 mars est décrétée « Journée des droits des femmes », jour férié et chôme.
La Journée Internationale des Femmes, sera ainsi célébrée par un nombre toujours plus grand de femmes.
Cette journée plonge ses racines au plus profond de l’histoire des femmes travailleuses qui se sont battues pour leurs revendications.
Dans les années 1850 à New York, les ouvrières de l’habillement travaillent 16 heures par jour dans des pièces étroites, souvent sans fenêtres; leurs salaires n’excèdent pas 4 dollars par semaine.
Les mouvements revendicatifs ne sont pas rares. En 1835, à Philadelphie, après trois semaines de grève, les 10 heures sont acquises. En 1840, la National Trade Unions (les syndicats) les obtient pour tous les employés du gouvernement fédéral.
Le 8 mars 1857, les confectionneuses descendent dans la rue pour obtenir les «10 heures», des «pièces saines et claires pour travailler», des «salaires égaux à ceux des tailleurs». Dans le meeting qu’elles tiennent le soir du 8 mars, les couturières américaines jurent de se retrouver chaque année à la même date.
Les origines du 8 mars sont ancrées à gauche et enracinées dans les luttes des femmes des milieux populaires, des femmes d’avant-garde. Ne laissons pas les célébrations officielles le vider de son sens !
Aujourd’hui, les conquêtes sociales acquises par nos luttes sont grignotées, menacées au nom du tout profit. Plus que jamais nous devons démontrer en ce 8 mars et les jours qui suivent que nous sommes mobilisées et déterminées à les défendre !